Un « règlement » pour les aspects techniques et opérationnels de l'article 6 de l'Accord de Paris devrait être finalisé lors de la COP 29 à Bakou en novembre prochain. Cet article permet aux pays de s'engager dans des projets visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et de vendre des crédits carbone à d'autres États. Ces règles peuvent affecter divers domaines, notamment les projets de cuisine propre.
L'Accord de Paris, adopté par 196 pays lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques en 2015, représente un accord international dans la lutte contre le changement climatique. L'article 6 de l'accord crée des marchés du carbone qui permettent aux pays d'échanger des crédits carbone générés par la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce mécanisme soutient la coopération internationale dans le but d’atteindre les objectifs de réduction des émissions fixés au niveau national, fournissant ainsi également une aide financière aux pays en développement.
Les mécanismes du commerce du carbone
En vertu de l'article 6, les pays peuvent mettre en œuvre des projets visant à réduire les émissions, tels que le boisement ou le passage à des sources d'énergie renouvelables, et vendre des crédits carbone à d'autres États. Ce mécanisme finance non seulement les initiatives climatiques du pays hôte, mais permet également au pays hôte d'atteindre ses objectifs climatiques.
En général, une entreprise mettant en œuvre un projet de réduction des émissions sanctionné par le gouvernement dans un pays peut vendre des crédits associés à ces réductions à un autre pays. Cela signifie qu’investir dans le boisement ou passer à des sources d’énergie renouvelables peut générer des crédits carbone excédentaires que le pays hôte peut vendre à un pays récepteur qui en a besoin pour atteindre ses objectifs climatiques.
Cadre et défis
Un cadre pratique pour la mise en œuvre de l'article 6 a été adopté lors de la COP 26 à Glasgow en 2021, mais le « règlement » détaillé n'est toujours pas finalisé. Les aspects techniques et opérationnels de ces règles devraient être convenus lors de la COP 29 à Bakou en novembre prochain.
Pour que l'article 6 soit efficace, trois défis clés doivent être relevés : (1) empêcher la double comptabilisation des réductions d'émissions, (2) garantir que les réductions d'émissions sont vérifiables et certifiables, et (3) établir un organisme de certification unique pour les normes du marché du carbone. .
Termes clés utilisés à l’article 6
– Contributions déterminées au niveau national (NDC) : Un plan d’action national sur le climat que chaque pays prépare et met à jour tous les cinq ans.
– Résultats d’atténuation : Réduction des émissions de gaz à effet de serre mesurée en tonnes équivalent dioxyde de carbone (t CO2-eq).
– Résultats d’atténuation transférables à l’échelle internationale (ITMO) : résultats d’atténuation approuvés pour le commerce international.
– Réductions d'émissions au titre de l'article 6.4 : crédits carbone assortis de conditions spécifiques d'échange dans le cadre du mécanisme de l'article
L’article 6 définit le cadre mécanique des différentes formes d’échange de crédits carbone :
– Article 6.2 : Autorise les échanges ITMO bilatéraux entre les pays.
– Article 6.4 : Établit un mécanisme international multilatéral de crédit carbone.
– Article 6.8 : Soutient les approches non marchandes en matière d’atténuation du changement climatique.
Marchés volontaires du carbone
Les marchés volontaires n’impliquent pas de surveillance directe du gouvernement. Ils sont régis par des normes privées et indépendantes selon lesquelles les entreprises achètent des crédits carbone issus de la production de projets propres afin d'améliorer leur réputation ou d'obtenir des avantages financiers.
Impact de l'article 6 sur les projets de cuisine propre
Les projets de cuisson propre qui réduisent les émissions liées aux méthodes de cuisson traditionnelles dans les pays en développement peuvent également générer des crédits carbone. Ces crédits sont actuellement négociés sur des marchés volontaires.
Si les réglementations nationales mettant en œuvre l'article 6 exigent l'inclusion de ces crédits dans les objectifs nationaux des CDN, ces projets devront être approuvés en tant qu'ITMO. Les crédits carbone issus de projets développés par le secteur privé peuvent être considérés comme des contributions à l’atténuation et ne nécessiteront donc pas d’ajustement des objectifs nationaux.
L'étalon-or a déjà introduit de nouvelles exigences pour le suivi des crédits approuvés pour les ITMO, ce qui pourrait affecter le commerce des projets de cuisson propre à mesure que les pays élaborent leurs réglementations pour l'article 6. (Co2AI)