Se sent-on moins préoccupé par une catastrophe naturelle lorsqu’elle survient loin de chez soi ? Et cette distance psychologique s’applique-t-elle également à la crise climatique ? Une méta-analyse récente réalisée par une équipe de chercheurs aux Pays-Bas suggère que ce n’est peut-être pas le cas. Des études ont même montré qu’au contraire, des événements climatiques qui surviennent à distance n’entraînent pas nécessairement un moindre engagement des citoyens sur les questions climatiques. Sommes-nous moins affectés psychologiquement par une guerre ou une catastrophe naturelle si elle se produit loin du pays dans lequel nous vivons ? Bien connue des psychologues, cette théorie fait référence à la notion de distance psychologique. Depuis des années, des études décrivent la capacité du cerveau humain à mettre les événements en veilleuse, souvent pour se protéger d'émotions telles que le stress ou l'anxiété. Ce concept s’applique-t-il également à la crise climatique ? Pour le savoir, le Dr Anne M. van Valkengoed, chercheuse à l'Université de Groningue (Pays-Bas), a examiné un grand nombre de sondages d'opinion publique. Les résultats de ses travaux ont été publiés dans la revue One Earth. Parmi les études examinées, deux menées en 2019 et 2021 ont interrogé plus de 100 000 répondants dans 121 pays et territoires. Selon ces enquêtes, 41 pour cent des personnes interrogées estiment que le changement climatique constitue une menace très sérieuse pour leur pays d'origine. "Même dans les pays réputés pour avoir de nombreux climato-sceptiques, la plupart des gens voient le changement climatique comme un risque pour leur pays d'origine", indique l'étude, citant l'exemple des États-Unis, où plus de 60 pour cent des personnes interrogées pensent que le changement climatique aura des conséquences néfastes. la population américaine. Des constats contradictoires : Certaines des études incluses dans cette analyse suggèrent que plus les gens envisagent le changement climatique sous l’angle de la distance psychologique, moins ils sont susceptibles d’adopter des comportements respectueux du climat ou de soutenir des politiques de lutte contre le changement climatique. Cependant, ce n’est pas le cas de tous, et au contraire, d’autres recherches ne trouvent pas de relation significative entre la perception de la distance psychologique et l’effet du climat. Certaines recherches ont même montré que le fait de considérer le changement climatique comme affectant des villes et des communautés éloignées encourage en fait les gens à prendre de nouvelles mesures. De plus, 25 études sur 30 n’ont pas montré que la diminution expérimentale de la distance psychologique augmentait l’engagement environnemental des participants. "La diminution de la distance psychologique est considérée comme une stratégie efficace pour accroître l'action climatique. Néanmoins, l’idée de la distance psychologique comme obstacle à l’action climatique a également été critiquée. À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas dans quelle mesure la distance psychologique entrave l’action climatique », indique l’étude. (SUIS MYT, MalayMail)