La taxe carbone aux frontières de l’UE va perturber le commerce et faire dérailler les négociations sur le climat

Des jours difficiles s’annoncent pour les négociations mondiales sur le commerce et le climat. Le choc vient des pays développés et touche surtout les pays pauvres. Le Parlement européen a approuvé le 18 avril l’introduction d’une taxe carbone aux frontières (TCC). La CBT deviendra loi après approbation par le Conseil de l’UE le mois prochain. Il permettra à l'UE d'imposer une nouvelle taxe sur les importations d'acier, d'aluminium, de ciment, d'engrais, d'hydrogène et d'électricité à partir du 1er janvier 2026. Toutefois, les exportateurs indiens devront partager avec l'UE les données d'émissions au niveau de leurs entreprises à partir du 1er octobre. Toutefois, l’UE n’est pas la seule à prendre une telle décision. Le Royaume-Uni, le Canada, le Japon et les États-Unis se préparent également à prélever des CBT sur les importations. La plupart des pays développés mettront en œuvre une certaine forme de transfert de type monétaire entre 2026 et 2028. Les taux de transfert de type monétaire varieront selon le produit et le processus de production. Les tarifs CBT ne sont pas fixes, ils seraient calculés pour chaque expédition. Les tarifs dépendront de l'intensité des émissions du produit, y compris les émissions intégrées. Ceux-ci peuvent varier selon les différentes unités de fabrication réparties à travers le monde. Par exemple, le CBT pour le ciment peut représenter 90 pour cent de la valeur du produit. Pour l’acier de haut fourneau, le taux peut atteindre environ 20 pour cent du prix du produit. Le taux moyen sera de 20 à 35 pour cent de la valeur du produit. Le tableau suivant montre l'estimation du produit CBT. Réductions ciblées des émissions L’UE vise à réduire ses émissions de carbone de 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Elle veut être neutre en carbone d’ici 2050. En 2005, elle a créé le système d’échange de quotas d’émission (EU-ETS) pour atteindre ses objectifs climatiques. L'EU-ETS surveille les émissions de plus de 10 000 centrales électriques, raffineries de pétrole, usines de fer, d'acier, d'aluminium, de ciment, de papier et de verre et de l'aviation civile. Le système ETS fonctionne grâce aux quotas d’émission européens (EUA). Appelons cela une licence ou un permis qui autorise l'émission d'une tonne de CO2 pendant une certaine période de temps. L'EU-ETS fixe une limite supérieure à la quantité d'émissions de gaz à effet de serre (principalement du dioxyde de carbone) que chaque installation peut émettre. Chaque entreprise participante recevra un nombre limité de quotas annuels EUA. À la fin de chaque cycle de conformité, tous les participants au SEQE-UE doivent restituer suffisamment de quotas EUA pour couvrir toutes leurs émissions au cours de ce cycle. Le système EU-ETS abaisse progressivement le plafond pour réduire les émissions. Les entreprises devraient réduire leurs émissions en investissant dans de meilleures technologies, des alternatives aux combustibles fossiles et l’efficacité énergétique. L’EU-ETS est donc un système de plafonnement et d’échange qui utilise les forces du marché pour réduire les émissions. Le système permet au marché de fixer un prix du carbone, et ce prix détermine les décisions d’investissement et stimule l’innovation sur le marché. Cependant, l’EU-ETS a donné carte blanche aux industries les plus polluantes, comme l’acier ou l’aluminium, en leur accordant des quotas d’émission gratuits pour couvrir toutes leurs émissions. Cela a été fait pour empêcher leur réinstallation vers des destinations moins chères telles que la Chine ou l'Inde.